Culturel jeudi
22 février 2007
A la galerie Mille Feuilles La Marsa - Exposition
de Vito Carta
L'image réinventée...
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Depuis
le samedi 10 février, la galerie Mille Feuilles abrite
une exposition photos signée Vito Carta. A travers son
objectif, l'artiste offre une nouvelle vision du monde où
tout est reconsidéré et transformé...
Ce
qui capte l'attention, dans cette exposition, c'est le
contraste imminent que l'on note entre certaines
photographies et d'autres. En effet, une première série
attire par la présence de couleurs vives. En pastiche,
elles emplissent la feuille, recouvrent corps et espaces.
D'autres n'admettent qu'une teinte : le gris. On pourrait
considérer cette série comme étant des monochromes si ce
n'est la lueur, la silhouette qui vient habiter la couleur,
lui donnant ainsi un relief, lui conférant une certaine
animation.
En
considérant de près les clichés colorés, on constate que
le corps est mis au centre de la représentation. Nus ou
habillés, les personnages, pour la plupart femmes, semblent
lier les différents plans de la composition. Souvent de
dos, prises dans un brouillard ou décapitées, les
silhouettes gardent une part d'anonymat. Vito Carta joue
avec les personnages et l'espace et déjoue la platitude et
le figement. Dotées d'un dynamisme inhérent, ses
photographies tourbillonnent, interpellent l'œil. Le ciel
et la terre se trouvent mêlés, l'homme et son
environnement, naturel ou urbain, se confondent. L'artiste
redistribue les rôles et réinvente les rapports.
Ainsi,
à travers une sensibilité et une vision assez originale,
Vito Carta déconstruit le monde et reconstruit l'espace, il
dilue les icônes de la civilisation et rend hommage au
corps. Derrière son objectif, une nouvelle dimension est
donnée à tout ce qui nous est familier, à tout ce qui est
commun. L'homme et la nature, l'homme et la ville sont
représentés dans ce rapport conflictuel où l'humain tend
à s'affirmer, à être « la mesure de toute chose »,
l'omniprésence de son corps représente le lien
inextricable qui donne sens à toute forme de création.
D'une photographie à l'autre le visiteur sera bercé, mais
souvent dérangé par certaines visions. Si le corps rassure
et ancre la représentation dans la réalité, le chemin qui
se déploie devant les yeux du promeneur serait emprunté
par la silhouette, une porte serait alors ouverte vers un
ailleurs, un ailleurs inconnu, promesse d'une nouvelle
rencontre, d'une nouvelle recréation
Raouf
MEDELGI
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